La communauté kurde de Grenoble s’indigne des « crimes de guerre » de la Turquie après les bombardements en Irak et en Syrie par © Joël Kermabon de place Gre’Net

Préambule

REPORTAGE VIDÉO - À l’appel de l’Association iséroise des amis des Kurdes (Aiak), une trentaine de personnes ont participé à un rassemblement ce 23 novembre 2022 à 18 heures, rue Félix-Poulat à Grenoble.

Les manifestants ont dénoncé les « crimes de guerre » de la Turquie après les bombardements qui ont frappé des villes du Nord et de l’Est de la Syrie ces 19 et 20 novembre 2022, faisant de nombreuses victimes.

La pluie froide et battante qui se déversait sur Grenoble n’a pas découragé les manifestants, rassemblés aux abords de l’église Saint-Louis à l’appel de l’Association iséroise des amis des Kurdes (Aiak).

Ceux-ci voulaient ainsi exprimer leur indignation, suite à la frappe de l’aviation turque sur au moins huit zones abritant des bases kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

De surcroît, lundi 21 novembre 2022 avant l’aube, l’agence de presse étatique irakienne INA avait fait état de raids iraniens, avec « des tirs de missiles et des frappes de drones » contre « trois partis iraniens d’opposition au Kurdistan » en Irak.

Pour le PKK, « ces opérations ne sont pas nouvelles. Elles durent sans discontinuer depuis sept mois ». Période durant laquelle, « l’armée turque [a] effectué 3 694 bombardements sur le sol du Kurdistan d’Irak », selon le parti.

La communauté kurde grenobloise a ainsi tenu à exprimer sa colère, et appelle la communauté internationale et la France à intervenir de toute urgence en faveur des Kurdes.

En effet, déplore l’Aiak, les raids de l’aviation turque ont déjà fait une quinzaine de morts et de nombreux blessés dans les zones ciblées par les bombardiers de Recep Tayyip Erdoğan, président de la République de Turquie.

Le Kurdistan iranien désormais « en situation de guerre »

« Dans le Kurdistan iranien, on bâillonne et on jette en prison les militants, journalistes et artistes contre lesquels on prononce des peines de mort », fait par ailleurs savoir l’Aiak.

L’association accuse par ailleurs le pouvoir iranien, « confronté à des manifestations depuis la mort le 16 septembre 2022 de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, arrêtée puis assassinée par la police des mœurs à Téhéran », d’attiser les troubles dans le pays.

« Les gardiens de la Révolution tirent à balles réelles dans les villes, alerte ainsi l’Aiak. Et ce, à un moment où le régime terroriste iranien est incapable d’arrêter les manifestations en cours au Kurdistan, désormais en situation de guerre ».

Selon l’Organisation iranienne des droits de l’Homme, les pasdarans1 ont tué au moins 378 personnes, dont 43 enfants, depuis mi-septembre.

Mais, précise l’Aiak, « on estime que le nombre réel de morts est beaucoup plus élevé. Des dizaines de milliers de personnes ont également été arrêtées, tandis que six personnes sont condamnées à mort », dénonce-t-elle.